Reçu mardi par le nouveau ministre des Mines pour lui présenter ses civilités, le président du conseil d’administration de la Société équatoriale des mines (SEM) n’a pas manqué de porter à son attention les quantités d’or qui échappent à l’État gabonais du fait de la vente du précieux métal par des particuliers à l’étranger.
Michel Mboussou, PCA de la SEM. © Capture d’écran/Gabon 1ère
Venu pour lui faire ses civilités après sa nomination, le 27 avril dernier, Michel Mboussou a eu récemment une séance de travail avec Sylvestre Chen Mezui M’Obiang, le ministre des Mines et de la Géologie. Le président du conseil d’administration de la Société équatoriale des mines n’a pas manqué d’exposer au membre du gouvernement «les quelques soucis» que rencontre la SEM depuis des années sur les sites d’exploitation de l’or.
«La SEM n’arrive pas à être véritablement présente sur le terrain parce qu’il y a des barrages entre guillemets», a confié le PCA, se disant préoccupé du fait que plusieurs millions de francs CFA échappent au Trésor public dans le cadre de l’exploitation du métal précieux. Michel Mboussou regrette en effet qu’une grande partie de cette ressource profite aux particuliers plutôt qu’à l’État gabonais par l’entreprise de la SEM.
Selon lui, plusieurs orpailleurs «vendent (leur or) aux marchands qui, eux, (le) mettent dans leur valise pour aller le revendre à Dubaï». «Ce n’est quand même pas normal !» peste-t-il, estimant «qu’il serait bon qu’il y ait un comptoir où ce soit la SEM qui achète de l’or aux orpailleurs au lieu que ce soit des commerçants». Le ministre interpellé aurait promis d’y voir plus clair.
Selon les états financiers de la SEM contenus dans le dernier rapport ITIE (Initiative pour la transparence dans les industries extractives), les stocks d’or actuel du Gabon ont une valeur de 7 milliards de francs.