En octobre 2022, les travaux relatifs aux négociations du contrat d’achat et de vente d’électricité entre la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG) et la Société d’électricité de Guinée équatoriale (Segesa) se sont déroulés à Libreville, la capitale gabonaise. Cette opération participant de l’intégration économique et surtout de l’interconnexion des réseaux électriques dans la sous-région d’Afrique centrale, a été finalisée le 7 juillet dernier, par une signature de contrat à Brazzaville (République du Congo).
Si à Libreville, la rencontre d’octobre 2022 avait pour objectif de convenir des modalités et des conditions techniques, financières, commerciales et juridiques de la commercialisation de l’électricité entre la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG) et la Société d’électricité de Guinée équatoriale (Segesa) et d’élaborer un contrat d’achat / vente d’électricité au bénéficie de toutes les parties, le rendez-vous du le 7 juillet dernier à Brazzaville en République du Congo a permis au Gabon et à la Guinée Équatoriale de signer de contrat d’achat-vente d’énergie électrique.
Au-delà de l’intégration politique dans la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac), l’intégration économique fait ainsi également son bout de chemin. Sous l’égide du Secrétariat permanent du Pool énergétique de l’Afrique centrale (PEAC), l’accord signé par le directeur général de la SEEG, Sylvère Bitéghé, et son homologue de la Segesa, Juan Lupercio Nsibi Omogo, en présence d’Aristide Ngari, le directeur général de l’Énergie au ministère gabonais de l’Énergie et des Ressources hydrauliques, précise les conditions techniques, financières, commerciales et juridiques d’achat et de vente d’énergie électrique entre les deux opérateurs, conformément au marché de l’électricité de l’Afrique centrale.
Selon le ministère gabonais de l’Énergie, cet accord va permettre de renforcer l’offre d’électricité sur le Réseau interconnecté (Ric) nord du Gabon. Toute chose qui fait dire à Sylvère Bitéghé que l’électrification transfrontalière Gabon-Guinée équatoriale consistera, dans sa première phase, à alimenter la ville de Bitam (Gabon) à partir de la sous-station d’Ebebiyin (Guinée équatoriale) à travers la construction d’une ligne moyenne tension de 20 kV et des équipements associés, ainsi qu’un réseau basse tension dans les villages situés sur le tracé de lignes.
La SEEG entend ainsi fournir à sa clientèle «une énergie abondante, compétitive et durable, dans le strict respect des engagements internationaux en matière protection de l’environnement». Et dans la foulée, l’accord scellé traduit également la volonté des deux États à accélérer la mise en œuvre du projet d’intégration sous régionale à travers un axe stratégique : l’interconnexion des réseaux électriques.
L’Afrique centrale est en effet une des régions les mieux équipées, les mieux fournis à travers le monde en possibilités naturelles de fourniture d’électricité, que ce soit l’hydroélectricité ou d’autres capacités. Malheureusement, nous elle est également l’une des zones les moins bien éclairées à travers le monde.
Cette interconnexion des réseaux électriques entre le Gabon et la Guinée Équatoriale vise donc à terme l’électrification des localités de Bitam, Oyem et Médouneu au Gabon à partir de Mongomo, Akournam et Ebebiyin en Guinée équatoriale.