L’Ivoirien, expert en économie, pourrait assister les autorités de la Transition à relancer l’économie gabonaise laissée exsangue par l’ancien pouvoir déchu d’Ali Bongo. Sa crédibilité internationale servira, entre autres, à donner la bonne information aux milieux financiers internationaux
Un mois après la chute d’Ali Bongo Ondimba, le nouveau pouvoir au Gabon s’engage dans une dynamique de relance de l’économie. À cet effet, Brice Clotaire Oligui Nguema, président du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), a fait appel au brillant banquier ivoirien Tidjane Thiam, ancien ministre du Plan et du développement de feu Henri Konan Bédié, arrivé à Libreville le 1er octobre dernier pour des entretiens et des séances de travail avec les principaux acteurs de la relance de notre économie, laissée en jachère par Ali Bongo et ses hommes.
L’ex-pensionnaire de l’École polytechnique de Paris est un grand nom de la finance dont la renommée a dépassé les frontières de la Côte d’Ivoire. Après avoir porté à bout de bras, avec succès, le groupe d’assurances Prudential de 2009 à 2015, il est devenu le premier dirigeant noir d’une entreprise du FTSE 1001. Pendant quatre ans, Tidjane Thiam a relevé un grand défi en tant que directeur général du Crédit suisse, en positionnant cette banque dans une situation de profitabilité.
Des postes de premier plan des étrangers
Une expertise avérée qui devrait, quelque peu, rassurer les Gabonais qui ont encore en travers de la gorge la présence néfaste à des postes de premier plan des étrangers sans compétences sous Ali Bongo. Le cas, par exemple, du béninois Mohamed Ali Saliou (fils de l’ancien vulcanisateur Oceni Ossa, devenu le gourou de Sylvia et Ali Bongo), passé d’aide-électricien à directeur de cabinet adjoint du président de la République.
Avant lui, un autre Béninois, le tristement célèbre Maixent Accrombessi, était passé de démarcheur d’une agence immobilière à directeur de cabinet du président de la République, et maître à penser d’Ali Bongo, lors de son premier mandat. Ses frasques impunies, son arrogance, son enrichissement outrancier en puisant dans les caisses de l’Etat, etc. ont fait dire aux Gabonais qu’Accrombessi était le véritable président de notre pays.
Mais le CTRI semble vouloir changer la donne. En ce sens que s’il faut avoir recours à des cadres étrangers, autant que ceux-ci soient parmi les meilleurs dans leurs domaines de compétence. Et Tidjane Thiam semble répondre aux attentes du nouveau pouvoir. En effet, l’Ivoirien a réalisé des prouesses au pays de Paul Kagamé. Sous sa houlette, le Rwanda a gagné 17 places à la 34e édition du Global financial centres Index (GFCI 34), une des plus fortes progressions dans le monde, faisant ainsi de Kigali la 3e place financière d’Afrique après le Maroc et l’Ile Maurice, et la première en Afrique subsaharienne.
Compétitivité des principaux centres financiers du monde
L’indice mondial des GFCI, publié tous les six mois, est devenu un « baromètre » du développement de centres financiers mondiaux. C’est un des classements qui fait le plus autorité au sujet de la compétitivité des principaux centres financiers du monde.
L’arrivée de Tidiane Thiam devrait donc être un atout pour le Premier ministre de transition Raymond Ndong Sima et les ministères financiers dont les gestionnaires pourraient bénéficier d’une assistance et faire de l’économie gabonaise une véritable base de développement. Précision de taille, milliardaire, l’Ivoirien ne vient nullement s’installer au Gabon et prendre la place d’un Gabonais, il sera utile dans le domaine de « la diplomatie financière » vis-à-vis des Institutions éponymes internationales où l’avis d’un Gabonais, peu importe son expertise, sera rarement sollicité. Voilà qui est dit !
Vichanie Mamboundou
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