Le Maroc a réagi aux déclarations du Parti de la justice et du développement (PJD) sur les relations entre le Royaume du Maroc et l’Etat d’Israël. A travers un communiqué, le Cabinet Royal recadre le PJD et fait un rappel à l’ordre.
Récemment, le Secrétaire Général, Abdelilah Benkirane a critiqué les propos du ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, sur les relations entre le Maroc et l’Etat d’Israël. Selon le Palais Royal, la déclaration du parti PJD contient « des dépassements irresponsables et des approximations dangereuses concernant les relations entre le Royaume du Maroc et l’Etat d’Israël, en lien avec les derniers développements dans les territoires palestiniens occupés ». La position du Maroc envers la question palestinienne est irréversible. C’est d’ailleurs une priorité de la politique étrangère du Maroc que Sa Majesté Le Roi, Amir Al-Mouminine et Président du Comité Al-Qods, place au même rang de l’intégrité territoriale du Royaume. « Il s’agit d’une position de principe constante du Maroc, qui ne saurait être soumise aux surenchères politiciennes et aux campagnes électorales étriquées », souligne le Cabinet Royal.
Les motivations réelles du parti PJD ne sont pas connues depuis la publication du communiqué du secrétariat général le 9 mars dernier. Face aux déclarations du ministère des Affaires étrangères, le parti d’opposition au Parlement pouvait opter pour les canaux institutionnels et démocratiques, notamment au niveau des deux Chambres, à travers les commissions compétentes et les mécanismes d’interaction avec le gouvernement. Le parti PJD a utilisé des éléments de langage véhiculés par les adversaires du Royaume. Dans son communiqué, le secrétaire général du parti a attaqué des propos clé du ministre des affaires étrangères tenus au sein des instances de l’UA en oubliant que le Maroc se bat pour l’autonomisation et l’émancipation de cette organisation panafricaine des tutelles algérienne et sud-africaine.
Le Maroc est également revenu sur les circonstances de la reprise de ses relations avec Israël. Il s’agit d’une décision d’Etat intervenue dans un contexte spécifique pour le Maroc. « Elle est encadrée par le communiqué du Cabinet Royal du 10 décembre 2020 et celui publié le même jour à la suite de la communication téléphonique entre Sa Majesté Le Roi et le Président palestinien, ainsi que par la Déclaration Tripartite du 22 décembre 2020, signée devant le Souverain », informe le communiqué du Cabinet Royal. Les forces vives de la nation, les partis politiques, certaines personnalités de premier plan, de même que certaines instances associatives militant pour la question palestinienne, avaient alors été informés de la décision. Le PJD a été signataire de la déclaration tripartite de 2020. Le secrétaire actuel du PJD avait aussi exprimé sa pleine adhésion. La sortie médiatique du PJD apparait comme une tentative de surenchère et de chantage au nom de la Cause palestinienne.
Le Palais Royal rappelle le PJD à l’ordre. « Les relations internationales du Royaume ne peuvent être l’objet de chantage de la part de quiconque et pour quelque considération que ce soit, particulièrement dans ce contexte mondial complexe », a-t-il précisé. Il indique que « l’instrumentalisation de la politique extérieure du Royaume dans un agenda partisan interne constitue ainsi un précédent dangereux et inacceptable ». Il est fondamental que le PJD s’abstienne d’instrumentaliser des affaires sérieuses de politique extérieure.
La politique extérieure du Royaume est une prérogative de Sa Majesté Le Roi en vertu de la Constitution. Le Souverain l’exerce conformément aux constantes nationales et aux intérêts suprêmes de la patrie, et à leur tête la question de l’intégrité territoriale. La classe politique est appelée à se conformer à la Constitution notamment en matière de politique extérieure et à prioriser l’intérêt national sur toutes autres considérations.
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13 mars 2023 par