Le personnel d’Assala Energy a décidé mercredi au terme de plusieurs assemblées générales dans les principaux sites pétroliers de l’opérateur et décidé d’entrer en grève générale illimitée à partir de ce 9 octobre si l’administration n’ouvre pas des vraies négociations sur le paiement de l’indemnité de bonne séparation exigée par les agents suite au rachat d’Assala Energy par le groupe français Maurel & Prom.
Selon des informations obtenues par la rédaction de Gabonactu.com, les assemblées générales du personnel se sont tenues hier mercredi à 15 heures simultanément dans les sites de Gamba, Rabi, Koula, Atora et Toucan.
Au terme de ces rencontres, les agents ont unanimement décidé d’entrer en grève pour contraindre la Direction générale de négocier très sincèrement. Si cela n’est pas fait d’ici ce week-end, le personnel promet de bloquer, à partir du 9 octobre, la production mais surtout paralyser le déroulement du chargement pétrolier prévu durant cette période.
La principale revendication qui focalise l’attention du personnel est la demande d’une prime transactionnelle suite au rachat d’Assala par Maurel & Prom. Les agents exigent pour cela une prime de 36 mois de salaire par agent.
Les employés reprochent à leur direction un comportement méprisant, orgueilleux et un manque de considération sur les revendications du personnel. « Ils veulent nous zappés et pratiquent le trafic d’influence« , murmure un agent joint par Gabonactu.com
Pour mieux assurer les négociations, les salariés ont confié le dossier à l’Organisation des employés du pétrole (ONEP), le puissant syndicat du secteur qui maitrise le code du travail spécifique à ce secteur. L’organisation a eu 3 rencontres avec la direction mais sans succès, selon les employés qui exigent le départ de certains cadres de la société dont le Directeur général. Celui-ci est soupçonné en plus de faire venir au Gabon des experts sans expérience avérée dans le domaine pétrolier.
Contacté par Gabonactu.com, la direction de l’entreprise n’a pas souhaité commenter ces prises de positions du personnel. Cependant, une source proche du dossier a estimé que le dialogue n’a jamais été rompu entre le personnel et la direction.
« Nous avons eu deux réunions avec ONEP fin août suite à leur demande de 36 mois de salaire pour chaque employé, quelque soit l’ancienneté. Ceci représenterait un montant de plus de $ 80 millions, soit plus de 50 milliards de FCFA », a expliqué la source soutenant que l’entreprise a suggéré des discussions sur une base économiquement rationnelle au niveau du business et empreintes de bon sens.
La source précise qu’il n’y a rien dans la loi gabonaise qui oblige les nouveaux actionnaires d’une société de verser une indemnité de bonne séparation. « Si c’était le cas de toute façon, toutes les sociétés cotées en bourse ne pourraient pas faire du business au Gabon comme leurs actionnaires changent chaque jour avec des centaines de milliers d’actions échangées », fait remarquer la source.
Le nouvel actionnaire a assuré que les emplois seraient intégralement préservés. « Donc ils ne perdent rien dans le deal. Il existe un précédent à cela, l’arrivée d’Assala au départ de Shell où aucun plan social n’a été mis en place », poursuit la source.
Selon la source, Assala avait payé un bonus dit ‘’16-25’’ au départ de Shell en 2018 pour un montant global de $35 millions, soit plus de 22 milliards de FCFA. Bien que la répartition du montant global était liée à l’ancienneté, la moyenne de ce bonus par employé était de 52 millions de FCFA.
Concernant le départ de certains expatriés de l’entreprise, l’informateur de Gabonactu.com déplore une demande aux élans de xénophobie, de racisme et menaçante contre les expatriés exerçant dans l’entreprise grâce à leur expertise nécessaire pour la bonne marché de cette industrie très complexe.
Les explications des uns et des autres prouvent que chaque partie a des arguments à faire valoir et que les négociations pourraient être rudes. Wait and see.
Carl Nsitou