L’Union européenne doit réagir au double jeu de l’Algérie dans le cadre de la guerre entre la Russie et l’Ukraine. Considéré comme un allié des Occidentaux, le pays semble parfois se ranger du côté de Moscou.
La position de l’Algérie dans la guerre entre la Russie et l’Ukraine mérite d’être clarifiée. Du fait de cette guerre, l’Union européenne a intensifié ses liens avec ce pays d’Afrique du Nord depuis quelques mois en raison de la dépendance croissante au gaz, consécutive à la guerre en Ukraine. Ce qui, pourrait-on dire, explique le voyage à Alger de la commissaire européenne à l’énergie. « L’Algérie est un partenaire d’exportation digne de confiance », avait déclaré Kadri Simson à l’occasion de cette visite.
Plusieurs autres Etats tels que la France et l’Italie, ont également multiplié les compliments au régime d’Abdelmadjid Tebboune. Mais, l’Algérie regrette-t-on désormais, est devenu un allié clé de Moscou dans la guerre de Poutine contre l’Ukraine. Le pays serait devenu « le porte-avions russe en Méditerranée ». Les armées algérienne et russe selon certaines sources, auraient mené ces derniers mois des manœuvres militaires conjointes, y compris en territoire algérien tout près de la frontière marocaine.
Alger d’après ces sources, serait devenu l’un des grands soutiens financiers de la Russie contre l’Ukraine, parce qu’il est l’un de ses principaux clients pour les achats d’armes.
Une situation qui avait été dénoncée tant au Congrès des États-Unis qu’au Parlement européen. En ce sens, le 16 novembre, 17 eurodéputés avaient envoyé une lettre à Ursula von der Leyen demandant la révision de l’accord d’association entre l’Union européenne et l’Algérie, entré en vigueur en 2005, en raison des liens grandissants entre Alger et Moscou.
Mercredi 23 février, à la veille de l’anniversaire de l’agression russe contre l’Ukraine, l’Assemblée générale des Nations Unies s’est réunie en session extraordinaire pour approuver une résolution qui appelle au retrait de l’armée russe d’Ukraine et exige que la Russie « respecte la souveraineté, l’indépendance et l’intégrité territoriale de l’Ukraine ».
Néanmoins, la résolution approuvée à une large majorité, n’est pas contraignante. Toutefois, elle constitue un bon thermomètre pour mesurer le soutien international dont bénéficient à la fois la Russie et l’Ukraine.
Le non-soutien de l’Algérie à la résolution corrobore le lien étroit entre Alger et Moscou.
Selon les observateurs, l’Union européenne doit être cohérente dans ses efforts pour soutenir l’Ukraine face à la Russie et, par conséquent, reconsidérer ses partenariats avec les alliés de Moscou.
« C’est un non-sens que, d’une part nous renforcions, avec de l’argent public, l’armée de Kiev pour sa défense et que, d’autre part, nous intensifions les liens avec les alliés de ceux qui attaquent l’Ukraine », fustigent certains observateurs.
C’est pourquoi certains préconisent l’urgence de la révision de l’accord d’association entre l’Union européenne et l’Algérie.
F. A. A.
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1er mars 2023 par