Les pirates ou les voleurs d’électricité font perdre chaque année entre 30 et 50 milliards de FCFA à la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG), a annoncé lundi dans une conférence de presse le Directeur général de cette société d’Etat fonctionnant sous le modèle privé, Joel Lehman Sandoungout.
« Les branchements pirates font perdre à la SEEG entre 30 et 50 milliards de FCFA », a notamment révélé M. Sandoungout s’adressant à plusieurs journalistes au siège social de sa société.
La SEEG fait face à « une fraude massive, voire endémique » sur ses réseaux « de distribution d’eau potable et d’électricité, tant à Libreville qu’à l’intérieur du pays », s’est alarmé M. Sandoungout.
« 50 milliards de FCFA de perte, c’est trop. C’est de l’argent qui manque à la caisse. C’est de l’argent que nous n’avons pas », a-t-il déploré.
L’entreprise explique que cette perte freine également les projets d’investissement pour mieux servir les clients.
La semaine dernière, la SEEG a lancé par Akanda dans le nord de Libreville une opération anti-fraude.
Au 3ème jour de cette opération coup de poing, 780 points de livraison d’eau et d’électricité ont été contrôlés soit 400 habitations. Le constat est accablant : la SEEG a constaté en 3 jours que 145 branchements ne sont pas réglementaires. Les clients se sont directement branchés sur le réseau sans compteur. 64 usagers disposent d’un compteur mais utilisent des voies détournées pour leur consommation.
Au total sur 780 points contrôlés, 209 sont frauduleux.
La SEEG appelle les citoyens au civisme. Payer ses factures permet à la SEEG de financer la production et la distribution d’électricité et d’eau dans les zones reculées où la rentabilité est nulle.
« C’est pour nous aider à accomplir notre mission de service universel qui nous oblige d’assurer l’accès de chacun à l’eau et à l’électricité », a rappelé Joel Lehman Sandoungout.
Carl Nsitou