WASCAL mobilise la société civile pour contribuer au processus du bilan mondial de l’Accord de Paris

Des organisations de la société civile actives sur les enjeux liés au climat ont été réunies, le vendredi 10 mars 2023, à l’hôtel Golden Tulip de Cotonou. C’est dans le cadre d’un atelier national de co-élaboration du document de mise en œuvre du Hub régional du bilan mondial indépendant (iGST) pour l’Afrique de l’Ouest. Il a été organisé par le Centre Ouest Africain de Services Scientifiques sur le Changement Climatique et l’Utilisation Adaptée des Terres (WASCAL) avec le soutien de l’organisation ‘’Actions pour l’Environnement et le Développement Durable (ACED)”.

Dénommé West African iGST Regional Hub (Hub régional du bilan mondial indépendant pour l’Afrique de l’Ouest), le projet est financé par Climate Works Foundation et coordonné par WASCAL avec l’appui technique du Conseil pour la Recherche Scientifique et Industrielle (CSIR) basé en Afrique du Sud. En vue du lancement et de l’opérationnalisation du Hub régional du bilan mondial indépendant pour l’Afrique de l’Ouest, il a été organisé un atelier national à Cotonou afin de permettre aux participants de contribuer à la co-élaboration d’une feuille de route. Comme l’a rappelé M. Karafa Bognini, assistant du Coordonnateur du projet iGST (Dr. Kwame Hackman), l’Accord de Paris signé en 2015, a pour objectif de maintenir l’augmentation de la température moyenne mondiale bien en dessous de 2 °C et de poursuivre les efforts pour limiter l’augmentation de la température à 1,5 °C. Les pays signataires de l’Accord de Paris se sont engagés à contribuer à l’atteinte de cet objectif à travers leurs plans d’action climatique appelés contributions nationales déterminées (CND). Le bilan mondial est basé sur l’évaluation des CND suivant un processus cyclique de cinq (05 ans). Le premier bilan mondial sera effectué cette année 2023 et les résultats seront présentés à la COP28 à Dubai. Pour un bilan mondial équitable et inclusif, l’Accord de Paris offre la possibilité aux acteurs non étatiques et donc de la société civile de contribuer au processus. Malheureusement, et comme l’a souligné M. Bognini « le constat qui est fait en Afrique de l’Ouest est que malgré la grande diversité des acteurs de la société civile, on observe leur faible implication dans le processus du bilan mondial ». Dans ce contexte, le Hub régional du bilan mondial indépendant pour l’Afrique de l’Ouest en cours de constitution permettra donc d’accompagner les acteurs de la société civile pour qu’ils puissent impacter efficacement et durablement cette évaluation cyclique de la mise en œuvre de l’Accord de Paris.

A cet effet, WASCAL adopte une approche ascendante en collectant les attentes et les contributions des acteurs non étatiques pour la co-élaboration du document de mise en œuvre du Hub régional Afrique de l’Ouest. Hub régional du bilan mondial indépendant pour l’Afrique de l’Ouest. Au titre de ces acteurs non étatiques, il y a les organisations non gouvernementales en général et principalement celles environnementales et actives sur les enjeux climatiques, les organisations de jeunes, de femmes, et de producteurs, les organisations locales ou communautaires, les organisations commerciales et industrielles, les universités et centre de recherche, les décideurs locaux, les points focaux de l’UNFCCC, les militants et défenseurs du climat etc.

Des défis à relever

Un diagnostic régional des acteurs de la société civile mené en 2022, a permis de comprendre l’écosystème de ces acteurs, leurs perceptions des enjeux climatiques, et de la politique climatique internationale ainsi que leurs forces et faiblesses. « Nous avons constaté que la majorité des organisations de la société civile enquêtées ont au moins six années d’existence et de mise en œuvre des actions liées au climat et à l’environnement. (…) Cela dénote d’une certaine maîtrise des enjeux climatiques et environnementaux qui seront très profitables pour le Hub », a affirmé Dr. Kisito Gandji de WASCAL. Il note trois défis issus du diagnostic régional que sont : le manque de ressources, le besoin de renforcement de capacités sur le processus du bilan mondial et la diversité linguistique. « On doit travailler à relever ces défis pour que le Hub soit vraiment opérationnel », a ajouté Dr. Kisito Gandji. Une session sur le bilan mondial et l’iGST, animée par M. Bognini a permis de renforcer les capacités des participants. Ces derniers ont été répartis en groupes pour discuter de la mise en œuvre du Hub, notamment sa structure et les modalités ou moyens d’engagement des membres.

Engagement des acteurs non étatiques

L’initiative a été saluée par tous les participants à l’atelier. A en croire, M. Néhémie Kotobiodjo, rapporteur de la Commission Environnement et Développement du Parlement des Jeunes du Bénin, cet atelier national lui a permis de mieux cerner le processus du bilan mondial de l’Accord de Paris. « En tant qu’organisation de jeunes, notre rôle principal, c’est d’apporter les informations nécessaires aux jeunes, pour que nous puissions savoir que sur le bilan mondial, nous avons notre mot à dire sur la révision des CND de notre pays et de notre région. Nous avons aussi un suivi rigoureux à faire pour que cela soit vraiment effectif dans nos pays », a affirmé Néhémie Kotobiodjo.

Pour Mme Sandrine Ametowoyona, Chargée d’Appui de projets à JVE Bénin (Jeunes Volontaires pour l’Environnement), les acteurs de la société civile doivent prendre conscience de leur place et s’engager à contribuer au processus du bilan mondial de l’accord de Paris en cours.

Dr Janvier Egah, Enseignant-Chercheur au département d’Économie et Sociologie Rurale à la Faculté d’Agronomie de l’Université de Parakou souhaite apporter son expertise et ses compétences pour l’atteinte des objectifs du Hub régional du bilan mondial indépendant pour l’Afrique de l’Ouest. La plateforme, informe-t-il, permettra de plaider, de faire des lobbyings auprès de l’État sur les enjeux climatiques. « Si nous nous engageons véritablement, nous pouvons apporter un plus en matière de lutte contre le changement climatique », a déclaré Dr Janvier Egah.

L’atelier national de co-élaboration du document de mise en œuvre du Hub régional du bilan mondial indépendant pour l’Afrique de l’Ouest a eu lieu au Bénin après celui du Burkina Faso le 28 février 2023. Cap est mis sur Mali le 15 mars 2023 pour la même activité.

Akpédjé Ayosso

Quelques photos de l’atelier




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16 mars 2023 par Akpédjé Ayosso,
Judicaël ZOHOUN

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