Réseau routier national / Cocobeach : La honte !

 

Les habitants de Cocobeach, ville du Gabon presqu’isolée aujourd’hui du reste du pays, réclament depuis longtemps le bitumage des 86 km seulement de route la reliant à Ntoum. Pas entendues par les autorités, elles ont même été privées d’un contact direct avec le chef de l’Etat, Ali Bongo, qui n’a pas pu s’y rendre lors de sa tournée républicaine. Entre asphyxie économique et sociale, les habitants de cette localité clament leur sentiment d’abandon. Comment anéantir un petit coin de paradis par le laxisme. La démonstration du pouvoir PDG.

© D.R. (ajout panneau par Gabonreview)

 

Cocobeach, ville autrefois paradisiaque située au bord de l’Océan Atlantique au Gabon, est aujourd’hui inaccessible faute de route facilement carrossable. Depuis plus d’une vingtaine d’années, les populations locales réclament, en vain, le bitumage de l’axe routier Ntoum-Cocobeach (86,3 km). Celle-ci est aujourd’hui dans un état de dégradation avancée, privant presque les populations de la Noya d’un contact direct avec le reste du pays.

Privés du contact direct avec le chef de l’Etat, Ali Bongo

Objet d’incantations depuis de longues années, le bitumage de l’axe routier Ntoum-Cocobeach vient d’ailleurs de remontrer à la surface à la faveur de la non réalisation de l’étape du département de la Noya de la tournée républicaine du chef de l’Etat dans la province de l’Estuaire. Les habitants de Cocobeach ont donc été privés d’un contact direct avec le chef de l’Etat, Ali Bongo, et les autres hautes autoritésdu pays.

Scènes ordinaires et quotidiennes sur l’axe Ntoum-Cocobeach. © D.R.

Devant y aller en éclaireur en octobre dernier, le Secrétaire général du Parti démocratique gabonais (PDG), Steeve Nzegho Dieko, n’avait pu s’y rendre pour honorer son rendez-vous avec les militants de la Noya. Le rafistolage ayant été alors réalisé pour permettre le passage de sa caravane ne suffisait pas à supporter le flux de véhicules des cadres du secrétariat exécutif et des élus locaux et nationaux. Clin d’œil de dame nature : la rupture d’une buse, dans la zone de Noayong est venue parachever les choses et empêcher le baratin politique.

Asphyxie de l’économie et des populations

Le PDG, au pouvoir depuis des décennies, n’a pas été en mesure de réaliser le bitumage de cette route Ntoum-Cocobeach malgré les demandes incessantes des populations. En tout cas, la ville est littéralement coupée du reste de la province de l’Estuaire. Les transporteurs sub-urbains ont cessé de desservir Cocobeach en raison des multiples «bourbiers» et ponts défectueux, tandis que les plus téméraires qui s’y rendent doivent subir plus de 12 heures de calvaire.

Il serait donc temps que les autorités gabonaises prennent des mesures pour régler la situation de Cocobeach. «Ses habitants doivent pouvoir jouir des infrastructures de base qui leur sont dues», clame, dans une courte vidéo amateur, l’un d’eux en colère du fait du blocage de sa camionnette dans un bourbier.

D’un point de vue purement économique et d’une manière générale pour le développement du Gabon, la défectuosité de la route de Cocobeach a un impact économique et touristique significatif sur la ville. Elle provoque nécessairement la désertion de la ville et l’exode rurale. Dépendant du transport routier pour livrer des marchandises et même attirer des clients d’autres localités ou les touristes du week-end jadis nombreux, la plupart des petites affaires de Cocobeach enregistrent nécessairement une réduction de leur activité, entrainant un appauvrissement généralisé.

Comment tuer facilement un petit coin de paradis ? Le pouvoir PDG en a la recette. Il en administre la preuve avec Cocobeach.

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