Au terme de la cérémonie d’ouverture de l’Africa CEO Forum, grand rendez-vous du secteur privé sur le continent ayant réuni à Abidjan, ce 5 juin, plus de 1800 grands patrons, chefs d’État et de gouvernement et dirigeants économiques, Nicole Janine Lydie Roboty Ep. Mbou, la ministre gabonaise de l’Économie et de la Relance, répond aux questions de Gabonreview et de la télévision Al Jazeera.
Gabonreview : Qu’est-ce qui justifie la présence du Gabon à ce raout économique ?
Nicole Janine Lydie Roboty Ep. Mbou : C’est important pour le Gabon d’y participer. Vous savez que c’est un événement qui réunit non seulement les gouvernants, les dirigeants, d’entreprises mais surtout les investisseurs et tout ce qu’il y a comme banques d’investissement. Ce qui permet à ce forum d’être la plateforme par excellence d’échanges de toutes ces parties prenantes. Nous sommes ici avec des entreprises gabonaises, notamment avec le stand de la GZES qui est la Zone économique spéciale de Nkok. Cette zone économique, née il y a une dizaine d’années, a permis aujourd’hui de pouvoir promouvoir la transformation du bois dans notre pays plutôt que l’exporte sous sa forme brute, et il y a encore beaucoup de places à y prendre et des opportunités diverses à y saisir.
Il est question de voir comment nous pouvons encourager cette transformation, parce que sans transformation de nos économies, de nos ressources, on ne peut atteindre la diversification de l’économie de nos États. Aujourd’hui, il est important, pour nous, de pouvoir encourager tous ces industriels, ces champions de la transformation, parce que c’est en transformant que vous ajoutez de la valeur à la ressource et c’est ce qui permet une plus grande rentabilité.
La GZES est beaucoup plus axée sur la transformation du bois, mais nous avons une deuxième zone créée à 300km de Libreville, la zone d’Ikolo, qui va également être une zone de transformation de bois, et une troisième zone, dans le Sud-Est du Gabon, qui va être, elle, dédiée à la transformation du bois et à l’agriculture.
Nous revenons du CEO, à chaque fois, avec des opportunités d’affaires et nous avons, pour ce qui concerne le Gabon, une session, Gabon Invest, qui se tiendra ici demain pour le bonheur de tous les investisseurs.
Quel est le message que vous lancerez au peuple africain par rapport à ces activités ?
Nous pensons d’abord qu’il faut vulgariser ce type d’évènement. Il faut absolument que les pays africains rencontrent les investisseurs présents ici pour pouvoir exploiter et profiter au mieux des opportunités qu’offre le continent. Tout à l’heure, à la session d’ouverture, le Premier ministre a indiqué que nous ne pouvons pas considérer que nous avons suffisamment échangé entre nous, si dans nos zones régionales nous n’avons pas échangé jusqu’à 50% de nos biens et services. Nous espérons que d’ici à 2050, les pays africains vont pouvoir échanger au moins 50% de ce qu’ils produisent entre eux.
Le thème cette année est : ««Réussir malgré les crises – De 300 à 3000 : comment accélérer l’émergence de la prochaine génération de champions africains»», qu’est-ce que le Gabon entrevoit dans ce sens ? Y a-t-il une politique mise en place ou en élaboration allant dans ce sens au Gabon ?
Lors de la déclaration de politique générale de notre Premier ministre qui est avec nous ici, l’un des axes forts décliné était de pouvoir promouvoir l’entrepreneuriat national. Nous avons une politique qui permet de faire en sorte que nous puissions avoir 10.000 auto-entrepreneurs dans tous les domaines confondus qui intéressent les jeunes PME dans le pays, mais également plusieurs politiques publiques permettant d’offrir des facilités à ces des jeunes auto-entrepreneurs. Nous avons, l’année dernière à Libreville, connu la création de la Société de garantie du Gabon qui va permettre de mettre à disposition, dans les banques, une ligne de crédit permettant de garantir des activités au bénéfice de ces PME. Ce sont des politiques qui sont mises en place et il y a un accompagnement, surtout en termes de formation, pour permettre à ces jeunes entrepreneurs de pouvoir saisir toutes les opportunités qui leur sont offertes.