À l’initiative de la commission nationale pour l’Unesco, il s’est ouvert ce mardi 4 juillet à Libreville un séminaire-atelier sur l’évaluation et le rôle des sciences sociales dans l’élaboration des politiques publiques au Gabon. L’idée est d’établir un lien entre l’université et les institutions chargées de concevoir et de mettre en œuvre les politiques permettant, entre autres, de lutter contre la pauvreté, dans un contexte où la communauté scientifique n’est pas toujours consultée sur ces questions.
Au Gabon où la pauvreté reste un problème important tant, un tiers de la population est considérée comme étant pauvre, la commission nationale pour l’Unesco dans le pays a organisé un séminaire-atelier sur l’évaluation et le rôle des sciences sociales dans la contribution de l’élaboration des politiques publiques. «Cet atelier a pour objectif d’établir un lien entre l’université et nous les institutions qui concevons les politiques et qui les mettons en œuvre pour pouvoir lutter contre les problématiques en l’occurrence, la lutte contre la pauvreté qui est le programme que nous portons», a fait savoir le directeur général de la Lutte contre la pauvreté.
«La pauvreté est une pathologie»
Selon la Commission nationale pour l’Unesco, les sciences sociales disposent d’outils théoriques, méthodologiques et pratiques capables d’aider les sociétés à surmonter les insuffisances, comprendre les défis et définir les politiques nécessaires pour les relever, mais ne sont pas toujours prises en compte. «On part du constat que dans l’élaboration des politiques publiques nationales, particulièrement au Gabon, la communauté des chercheurs n’est pas toujours consultée» a déclaré Mazzes Charles Ibinga Ipandy, le spécialiste au programme Sciences humaines et sociales à la commission nationale pour l’Unesco. «Nous avons donc voulu associer cette communauté scientifique afin de montrer en quoi les sciences sociales peuvent contribuer à l’élaboration des politiques publiques», a-t-il expliqué.
Les travaux en atelier s’articulent autour de la problématique selon laquelle «La pauvreté est une pathologie» pour analyser «à quels niveaux les experts en sciences sociales peuvent-ils contribuer pour améliorer les politiques publiques en matière de lutte contre la pauvreté et le développement humain». Si lors de sa présentation, le directeur général de la lutte contre la pauvreté a montré qu’il existe au Gabon une politique de lutte contre la pauvreté tout en inventoriant une dizaine de mesures conçues en ce sens, il a tout aussi relevé que ces différents pans restent inconnus ou très peu connus.
Le principe du programme Most en jeu
L’idée est donc de les réactualiser en se concentrant sur la manière et les conditions dans lesquelles les résultats de la recherche en sciences sociales sont pris en compte dans le processus de planification des politiques gouvernementales. L’enjeu même du programme Unesco-Most créé en 1994, mais dont le principe est «en profonde inadéquation» au Gabon d’autant plus que les résultats de la recherche en sciences sociales «souffrent d’une absence problématique de convenance avec les décideurs politiques». L’atelier qui promeut l’interaction entre décideur et chercheur, devrait donc tout aussi, permettre de remédier au manque d’intérêt de la part des décideurs politiques dont souffre la recherche en sciences sociales.
«L’objectif est de contribuer à ce que les politiques publiques qui sont appliquées au Gabon correspondent au contexte et que dans leur processus d’élaboration on prenne plus en compte les savoirs endogènes qui auront été questionnés, interrogés, évalués par la méthodologie et les approches des sciences sociales et qui deviendraient ainsi beaucoup plus pertinentes lorsqu’elles seront traduites en politique publique», a dit Pr Fabrice Nfoule Mba, directeur de l’Observatoire des dynamiques historiques et d’analyse des institutions et des politiques publiques. À l’issue des travaux, lui et les autres devraient entre autres, formuler des recommandations utiles pour permettre aux décideurs politiques de dégager des lignes d’action claires et trouver des moyens substantiels permettant une meilleure adéquation entre les programmes de recherche et les besoins réels du pays.
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