Panier de la ménagère grevée par la hausse des prix, foyers étranglés par les coûts du logement, du transport et bien plus. Malgré les assises de la vie chère au Gabon, la cherté de la vie continue de faire grincer les dents. Pour en sortir, l’Union pour la démocratie et l’intégration sociale (Udis) d’Hervé Patrick Opiangah propose au gouvernement de faire des ajustements, de supprimer les administrations redondantes, d’amplifier les contrôles et bien plus.
Au Gabon le 13 avril 2023, les assises nationales sur la vie chère s’achevaient sur une série de recommandations pour alléger le coût du panier de la ménagère et soulager les foyers étranglés par la hausse vertigineuse des prix à plusieurs niveaux, mais la cherté de la vie continue de faire grincer des dents. Les coûts aussi bien des denrées alimentaires, que des produits de première nécessité, des logements et bien plus sont pour ainsi dire, toujours aussi élevés. «On ne sent aucun assouplissement. Au contraire on a de plus en plus peur», confie une mère de famille. Dans un petit marché de la capitale gabonaise, elle venait d’acheter 5 doigts de banane à 2 000 francs CFA et quatre tomates fraîches à 500 francs CFA.
La complicité sournoise du gouvernement
A plusieurs mètres d’elle, Jonas, un jeune fonctionnaire surpris en plein déménagement. «Mon bailleur a décidé d’augmenter le prix de sa maison sous prétexte qu’il confie désormais la gestion de ses maisons à une agence. J’ai donc décidé de partir», a-t-il expliqué. Il vivait avec sa fiancée et leurs enfants, dans un appartement de 70m2 loué à 250 000 francs CFA par mois. «Un petit appart comme ça avec des petites pièces, il voulait augmenter le prix à 280 000 francs CFA voire plus. J’ai dit non», a-t-il indiqué se plaignant de l’explosion continue du coût de la vie. Dans la rue, les usagers des transports se plaignent tout autant. «Les prix avaient augmentés pendant le Covid à cause des mesures du gouvernement, après le Covid ce n’est pas revenu à la normal», s’est plaint Jordan.
«On a l’impression que l’objectif du gouvernement était de nous appauvrir un peu plus. Si le gouvernement était sérieux, il devait mettre les gardes fous pour que tout revienne à la normale lorsqu’ils avaient levé les mesures anti-covid», a-t-il ajouté visiblement dépité. Pour ainsi dire, en plus de continuer le saucissonnage des tronçons, les chauffeurs de taxi dictent leur loi à l’envie sans s’en inquiéter. Pour partir de l’ancienne gare-routière au Pk12 par exemple en taxi bus, il faut avoir au moins 500 francs CFA. Or avant le covid, le prix de ce trajet qui avant coûtait 100 francs CFA, était déjà à 300 francs CFA. «On demande au gouvernement de véritablement se saisir des problèmes des gabonais. On souffre», a-t-il commenté.
«La vérité c’est que le gouvernement n’a rien à faire de nos problèmes. Pendant qu’on souffre, eux-mêmes ils sont à l’aise. On s’insulte avec les taximan et boy chauffeurs à cause de leurs prix, mais eux-mêmes et leurs enfants roulent dans les grosses voitures. Ils ne connaissent pas les transports en commun comment voulez-vous qu’ils comprennent notre souffrance», a déclaré Gérald. La quarantaine révolue, il était debout attendant le «Ngori» (bus gratuit) qui tardait à venir. «Même les bus gratuits qu’on emprunte ne sont pas accessibles à certains endroits parce que quand ils arrivent, ils sont déjà plein», a-t-il ajouté estimant que le gouvernement est complice de l’explosion du coût de la vie. «C’est vrai qu’il y a des facteurs qui ne dépendent pas du gouvernement, mais à part les discours et les séminaires, rien n’est fait pour y remédier dans la vraie vie», a-t-il estimé.
Les propositions de l’Udis
Lors de sa sortie en fin de semaine écoulée, l’Union pour la démocratie et l’intégration sociale (Udis) d’Hervé Patrick Opiangah a fait quelques propositions au gouvernement pour lutter contre la vie chère. Entre autres, des ajustements sur le train de vie de l’Etat jugé dispendieux du fait des avantages indus accordés à certains responsables administratifs alors que même les fonctionnaires se plaignent de la cherté de la vie, la suppression des administrations redondantes, l’amplification des contrôles pour faire respecter les recommandations issues du conclave sur la vie chère.
Mais aussi, la redynamisation du réseau routier fluvial pour permettre aux agriculteurs d’apporter vers les centres urbains leurs récoltes. Analysant tout aussi cette question sous le prisme du chômage, l’Udis recommande «un audit sur les avantages fiscaux et douaniers octroyés à des entreprises qui en contrepartie ne créent pas d’emplois durables». Dans sa démarche, le parti d’Hervé Patrick Opiangah conseille au gouvernement un contrôle systématique des contrats de travail conformément à la législation en vigueur pour permettre aux nationaux d’être prioritaires si ces derniers disposent des compétences requises.
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