Entrepreneuriat féminin : L’appel aux décideurs de Mariame Diaby

 

Nombreuses dans le secteur informel et majoritaire dans un entrepreneuriat dit de survie, les femmes en Afrique s’engagent de plus en plus dans l’auto-emploi pour s’autonomiser. Entre difficultés rencontrées et défis à relever, peu s’imposent en tant que véritables femmes d’affaires. Ayant réussi à tirer son épingle du jeu, Mariame Diaby, panéliste lors de la récente conférence de la CEEAC sur la promotion et l’autonomisation de la femme, a invité les institutions et les États de la sous-région à accompagner les entrepreneures, tout en distinguant le vrai du faux, dans un contexte où plusieurs femmes n’y sont engagées que pour le paraître.

Mariame Diaby (micro), s’exprimant lors du panel. © D.R.

 

Sous le thème «L’engagement de la région dans la promotion et l’autonomisation économique des femmes/la zone de libre échange continentale africaine (Zlecaf) et l’économie verte : opportunités de création d’emplois», des femmes africaines entrepreneures ont au cours de la conférence de la CEEAC sur la promotion et l’autonomisation de la femme partagé leurs expériences. De Françoise Puene dit « Mami Nyanga » qui a prôné la promotion des «compétences entrepreneuriales des femmes et des jeunes à travers des projets à fort impact social et économique», à Mariame Diaby qui a partagé son «expérience de réussite d’une femme d’affaires d’Afrique de l’Ouest dans l’entrepreneuriat et le mentorat», l’idée était d’inciter les femmes à s’imposer en tant que  femme entrepreneure.

Pour y arriver, a dit Mariame Diaby, «il faut avoir une vision. Après la vision il faut avoir beaucoup d’audace». Présidente directrice générale d’une Holding comptant 6 entreprises exerçant dans l’immobilier, l’architecture éphémère, la gestion des patrimoines de luxe, la construction de préfabriqués et comptant une chaîne de boutiques, elle a su s’imposer en tant que telle. «On a eu la chance d’avoir un projet. On a réalisé 405 logements pour les agents de Communication de Côte-d’Ivoire. Ensuite on a réalisé plusieurs constructions et on est à plus de 1 000 constructions en Côte-d’Ivoire», a-t-elle évoqué parlant de son parcours. Si elle a contribué à former 715 femmes qui exercent dans plusieurs domaines, dont le commerce et l’agriculture, en plus de les financer lorsqu’elles sont regroupées en associations et coopératives, elle demande aux institutions des accompagnements en ce sens.

Vue des différents panélistes, dont Mami Nyanga. © D.R.

L’appel aux partenaires techniques et aux États

Certaines études révèlent pour ainsi dire qu’en Afrique, environ 24% des femmes se lancent dans l’entrepreneuriat, mais en plus des défis à relever, elles sont confrontées à de nombreuses difficultés, dont l’obtention des financements. Selon Mariame Daiby qui se compte parmi les femmes entrepreneures accompagnant des femmes en Afrique avec «des petits moyens», ces femmes ont besoin de partenaires techniques et des États pour soutenir leurs démarches. Invitant ces derniers à se mobiliser en ce sens, elle les a appelés à sélectionner de vraies entrepreneures. «Pas des entrepreneures qui veulent impressionner», a-t-elle dit. La femme d’affaires relève qu’il existe de faux entrepreneurs. Ceux qui en réalité, n’ont ni bilan ni entreprise légalement constituée y compris parmi les femmes.

«Aujourd’hui on a trop de bling-bling. On a des femmes qui se disent entrepreneures mais en réalité, n’ont aucun bilan», a dénoncé celle dont les entreprises légalement constituées et comptant plus de 500 employés, existent depuis 2009. «Il faut que les États prennent le temps de regarder les entrepreneures réelles», a-t-elle insisté. «Parce qu’il y a des gens qui ont de bons carnets d’adresses, qui entrent facilement chez les ministres et dès qu’il y a des panels à animer, on les invite en tant qu’entrepreneur or en réalité il n’en est rien. Il faut faire très attention», a-t-elle prévenu. Elle a pour ainsi dire, constaté que beaucoup ne sont entrepreneurs que sur du papier, sur Facebook, sur Instagram.

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