L’État gabonais a lancé, le 25 juillet dernier à la Bourse de Londres, un échange dette nature qui devrait lui permettre de réduire sa dette extérieure d’environ 450 millions de dollars en contrepartie d’un engagement à protéger un milieu marin abritant d’innombrables espèces marines menacées.
Libreville a lancé, le 25 juillet dernier, un appel d’offres pour le rachat au comptant d’euro-obligations arrivant à échéance en 2025 et en 2031 en vue de les convertir en obligations bleues ayant des «retombées positives pour l’environnement». Selon une annonce du gouvernement publiée sur le site de la London Stock Exchange, le pays espère à travers cette opération obtenir une réduction de sa dette extérieure d’environ 450 millions de dollars, en échange d’engagement à protéger son milieu marin.
Cette opération, faisant du Gabon le premier État africain à s’y lancer, sera conduite, selon des sources citées par Reuteurs, par Bank of America (BofA). En contrepartie, le Gabon s’engagera à protéger 26 % des eaux territoriales, avec le soutien de The Nature conservancy (TNC). On parle d’un réseau de 20 parcs marins et réserves aquatiques s’étendant sur 53 000 kilomètres carrés, soit près du double de la surface couverte par les parcs nationaux terrestres.
«Au 25 juillet 2023, le montant nominal en circulation des obligations 2025 était de 700 000 000 USD, le montant nominal en circulation des obligations de février 2031 était de 1 000 000 000 USD et celui des obligations de novembre 2031 était de 800 000 000 USD. Tous les billets achetés par la République conformément aux invitations seront annulés et ne seront ni réémis ni revendus», précise la Bourse de Londres.
En effet, l’échange de dette contre la nature se produit lorsque les créanciers accordent un allégement de la dette aux pays en développement qui s’engagent à prendre des mesures pour la conservation de l’environnement, comme la décarbonation de l’économie, l’investissement dans des infrastructures résilientes au climat ou la protection des forêts ou des récifs biodiversifiés, selon l’International Fonds monétaire (FMI).
Ces mécanismes ont récemment gagné en popularité dans le financement de la conservation, en particulier après que l’Équateur a conclu le plus gros accord de ce type et refinancé 1,6 milliard de dollars de sa dette commerciale.
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