C’est la fin d’une aventure qui a durée 16 ans. Addax Petroleum oil & gas Gabon (APOGG) arrête officiellement ses activités aux Gabon ce mardi 12 mars 2024. Triste ambiance de fin de règne dans tous les sites de l’opérateur dont la production actuelle est de 6 000 barils/jour.
Le départ d’Addax, filiale du groupe chinois SINOPEC, a été acté par les autorités gabonaises. Le 5 janvier dernier, le Directeur général des hydrocarbures du Gabon, Ernest Ndong Nguéma, a officiellement notifié à l’opérateur que le Contrat d’exploitation et de partage de production (CEPP) conclu en 2014 entre l’Etat gabonais et la société est d’une durée de 10 ans non renouvelable. Il arrive à échéance le 12 mars 2024.
Le CEPP n’ayant pas été renouvelé 6 mois avant son échéance, les sites pétroliers objet du contrat retournent dans le domaine public. C’est ce qui est arrivé à Addax.
Appel au calme
La direction de l’entreprise a appelé le personnel au calme. Dans un message à tous les salariés consulté par la rédaction de Gabonactu.com, le manager général demande à tous les agents en poste sur les sites de Tsiengui, Obangué et Rabi de « rester à leurs postes respectifs sur site et de poursuivre leurs activités habituelles ».
La production de l’opérateur provient essentiellement de ces sites. Un arrêt de fonctionnement serait dommageable et engendrerait des coûts très importants.
Plan social
Addax Petroleum oil & gas Gabon ne quitte pas le Gabon sur la pointe des pieds. L’entreprise a été autorisée à engager une procédure de licenciement économique comme le stipule le code du travail. L’objectif est de mettre en place un plan social pour gérer les questions liées à ce licenciement.
« Compte tenu des circonstances exceptionnelles, cette procédure sera traitée avec une diligence absolue par les autorités compétentes en la matière », assure la direction.
Recrutement
Les actifs d’APOGG reviennent à Gabon oil compagny (GOC), la société nationale des hydrocarbures. La GOC a déjà adressé des contrats d’embauche à certains agents.
Selon une source bien informée, quelque 130 agents sur un total de 250 ont déjà reçu leur contrat de travail. Quelques 120 travailleurs risquent de rejoindre la rue dès cette fin du mois.
Rémunération
Les rémunérations proposées par la GOC font grincer les dents. Elles seraient vraisemblablement largement en deçà de celles d’Addax.
« Aucune entreprise pétrolière au Gabon ne paye des salaires aussi faibles. Ceci risque d’entraîner une fuite des cerveaux », craint un agent ayant reçu son contrat de travail pour basculer d’Addax vers la GOC.
Carl Nsitou