Il est urgent d’investir dans les zones rurales pour garantir la sécurité alimentaire mondiale

Pour éviter les prochaines crises alimentaires et une aggravation de la faim dans le monde, Alvaro Lario, Président du Fonds international de développement agricole (FIDA) des Nations Unies, arrive à Washington cette semaine pour lancer un appel urgent à l’augmentation des investissements en faveur des petits exploitants, qui produisent un tiers des denrées alimentaires mondiales.

« Près de 3 milliards de personnes vivent dans les campagnes des pays en développement et dépendent largement de l’agriculture à petite échelle pour se nourrir et gagner leur vie », explique M. Lario. « Les économies rurales, et particulièrement l’agriculture, ont souffert d’un sous-investissement chronique au cours des dernières décennies. Si nous continuons de négliger les populations rurales, nous aggraverons la pauvreté, la faim et les migrations, et augmenterons les risques de conflit et d’instabilité. La sécurité alimentaire et la sécurité de revenu sont essentielles pour la sécurité nationale. »

Le FIDA est le seul organisme spécialisé des Nations Unies exclusivement consacré au développement rural et à la stimulation des économies rurales. « Les populations au service desquelles nous sommes, qui produisent une si grande partie de notre alimentation, ne demandent pas la charité », a expliqué M. Lario. « Elles veulent surmonter des obstacles tels que le manque d’accès aux financements, aux technologies et à la connectivité. Elles méritent notre soutien. »

Après avoir participé à la réunion des ministres de l’agriculture du G7 à Miyazaki (Japon), M. Lario fera étape sur la colline du Capitole à Washington pour rejoindre les membres et le personnel du Congrès, puis à New York, où il prendra part à la rencontre Global Citizen NOW.

La crise alimentaire actuelle résulte de la convergence de multiples crises, notamment de phénomènes climatiques extrêmes, de conflits, de chocs économiques et de perturbations des chaînes d’approvisionnement, qui sont en grande partie liées à la guerre en Ukraine et à la pandémie mondiale. Les prix de l’alimentation et des carburants ont atteint des niveaux records à la fin de l’année 2022, et si les prix des matières premières ont désormais baissé sur les marchés internationaux, ceux des denrées alimentaires restent élevés dans les pays en développement, qui dépendent grandement des importations alimentaires et de la force de leur monnaie face au dollar des États-Unis.

Près de 80% des personnes en situation d’extrême pauvreté dans le monde vivent en milieu rural. Essentiels à la sécurité alimentaire mondiale, les petits exploitants connaissent pourtant souvent la pauvreté et la faim, et ne perçoivent que 6 centimes sur chaque dollar que rapportent les denrées qu’ils produisent.

« Il est urgent d’accroître les investissements dans les zones rurales des pays en développement pour garantir la sécurité alimentaire mondiale et, en fin de compte, la sécurité nationale », a déclaré M. Lario.

Investir dans les campagnes et les petits exploitants agricoles permettrait de tirer des millions de personnes de la pauvreté et de la faim. Les investissements en faveur de l’agriculture sont un moyen efficace de réduire à la fois la faim et la pauvreté. Par exemple, le PIB généré par l’agriculture est deux à trois fois plus efficace pour réduire la pauvreté que la croissance enregistrée dans tout autre secteur. Les niveaux alarmants d’endettement dans les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire, l’inflation à l’échelle mondiale et la dépréciation des monnaies locales font qu’il est extrêmement difficile pour les pays en développement de financer leur développement à plus long terme. Le FIDA appelle ses États membres à revoir leurs annonces de contribution à la hausse et à investir en faveur d’un avenir résilient pour tous.

A Propos de FIDA

Le FIDA a lancé la Treizième reconstitution de ses ressources (FIDA13) en février 2023 et a appelé à accroître les investissements en faveur des petits exploitants ruraux dans les pays en développement. Les petits exploitants produisent un tiers de l’alimentation mondiale et jusqu’à 70% de celle des pays à faible revenu et à revenu intermédiaire. Ils sont indispensables à la sécurité alimentaire mondiale, mais aussi à la stabilité, la faim et la pauvreté étant des facteurs de migration et de conflit.

L’appui des donateurs en faveur de l’agriculture stagne à hauteur de 4% à 6% de l’aide publique au développement depuis au moins 20 ans et les petits exploitants agricoles reçoivent moins de 2% du financement de l’action climatique.

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25 avril 2023 par Judicaël ZOHOUN

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