Gabon : En 7 minutes, Ali Bongo donne 10 jours de bouclage à la concertation politique

 

La Concertation politique voulue et annoncée le 31 décembre dernier, dans son discours à la nation, par le président Ali Bongo s’est ouverte ce 13 février à Libreville. En chef d’orchestre, Ali Bongo a été l’unique orateur de la cérémonie d’ouverture. Fixant les règles du jeu, il a notamment annoncé l’harmonisation des mandats électoraux passant tous à 5 ans, mais aussi le lancement prochain, sur les questions économiques et sociales, d’une autre concertation ouverte à toutes les forces vives. Comme une réponse aux Organisations de la société civile (OSC) se plaignant d’avoir été écartés des discussions en ouverture.

Ali Bongo Ondimba face aux responsables des partis politiques, le 13 février 2023, à l’ouverture de la Concertation politique. © D.R.

 

Instantanés de la cérémonie d’ouverture de la Concertation nationale, le 13 février 2023, au palais de la présidence de la République. © D.R.

Une quarantaine de jours après l’annonce d’une Concertation politique, Ali Bongo Ondimba a ouvert, ce 13 février à Libreville, les travaux de la grand-messe politique tant souhaitée par diverses forces vives du pays. Devant les représentants des partis politiques reconnus, de la Majorité et de l’Opposition, il a planté le décor à travers une brève allocution de 7 minutes environ. Principal objectif du conclave élargi : aboutir à des lendemains électoraux apaisés dans le pays.

Le Gabon va en effet organiser cette année 2023 l’élection du président de la République, celle des députés à l’Assemblée nationale et des membres des Conseils départementaux et municipaux. Pour préserver la quiétude et surtout l’avenir du pays au lendemain de ces échéances, Ali Bongo Ondimba organise cette rencontre avec un dessein précis. «Les objectifs sont clairs», a-t-il laissé entendre, soulignant qu’il s’agit du «renforcement de la démocratie et des élections aux lendemains apaisés afin que la paix et la concorde, sans lesquelles, aucun développement n’est possible, continuent de régner».

Il est donc question d’«améliorer le processus électoral dans notre pays». Et, abordant les évolutions qu’a connues le Gabon, le chef de l’État, a laissé entendre que sa volonté est de faire évoluer la démocratie. Un objectif passant, entre autres, par l’harmonisation de la durée des mandats politiques. «Ainsi, le président de la République, le député, le sénateur, l’élu local auront tous désormais un mandat de cinq ans. Dans cette harmonisation et ce choix du quinquennat, notre pays gagnera en efficacité politique et apportera une touche de modernité dans son espace démocratique», a fait savoir le président de la République, notant par ailleurs que la mobilisation répétée de ressources humaines, ainsi que les coûts engendrés pour chaque consultation électorale ralentissent le fonctionnement de l’État et impactent la vie de la Nation.

Pour Ali Bongo, «il est de notre responsabilité d’y remédier» en mettant en place des mécanismes devant favoriser une reprise plus rapide des activités socio-économiques après chaque consultation électorale.

Prochaine concertation élargie à toutes les forces vives : les questions économiques et sociales

«Les questions électorales ne nous font pas perdre de vue les questions économiques et sociales. Aussi, ai-je instruit le gouvernement d’organiser, dans les prochains jours, une large concertation y relative», a annoncé le président de la République. Comme en réponse aux Organisations de la société civile (OSC) se plaignant, depuis la publication de la liste des participants, d’avoir été mis au ban de la concertation en démarrage, Ali Bongo a précisé : la toute prochaine concertation annoncée «à laquelle participeront toutes les forces vives de la Nation, permettra à chacune et à chacun de s’exprimer, d’être écouté d’être entendu

Invitant les participants au rendez-vous du jour à focaliser leurs échanges sur des questions exclusivement électorales, le chef de l’État a indiqué qu’ils ont un délai de dix jours, afin de permettre au gouvernement et au parlement de traduire en lois, dans les délais impartis, les recommandations issues des travaux.

L’exercice se déroulera du 13 au 23 février à l’esplanade du ministère de la Défense nationale.

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