Le Président fondateur du groupe australien Fortescue, le Docteur Andrew Forest est arrivé à Libreville où il a immédiatement été reçu mardi par le Président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguéma à qui il a fait le point sur son plan d’exploitation du gisement de fer de Bélinga, un vaste projet minier à l’origine d’une vive contestation des populations locales et des ONG.
Selon un communiqué de la présidence gabonaise, le Docteur Andrew Forest a expliqué au général Oligui Nguéma que son groupe construira une ligne de chemin de fer entre Bélinga et Booué point de raccordement avec l’actuel chemin de fer Transgabonais (SETRAG).
Fortescue projette également la construction d’un port minéralier pour l’évacuation de son minerai vers le marché international.
Actuellement, le fer extrait de Belinga ne subit aucun traitement préalable. Il est transporté dans des camions bennes vers Booué et acheminé par train vers le port d’Owendo avant son départ pour l’Australie.
Les populations locales accusent Fortescue d’exploitation sauvage. Le fait de transporter la terre du Gabon en Australie choque les gabonais qui soupçonne le groupe minier de cacher des pierres précieuses dans cette gangue. Le groupe est aussi accusé de détruire la route en terre Bélinga – Booué à cause du très fort trafic généré par cette exploitation.
Les ONG dénoncent par ailleurs l’actionnariat actuel qui laisserait à l’Etat gabonais une petite portio congrue de ce contrat juteux dont les principaux bénéficiaires seraient les tenants de l’ancien régime. Les ONG demande au parlement de commanditer une enquête sur ce contrat qu’elles qualifient de contrat de dupe.
Les questions d’emploi des populations locales sont également au cœur de la protestation.
Le groupe Fortescue s’est toujours muré dans un silence total face à ces accusations.
Au terme de l’audience de mardi, le président Oligui Nguéma a recommandé au groupe de travailler en collaboration avec le gouvernement.
Carl Nsitou