2,5 milliards de francs CFA. C’est le montant que doivent les locataires des Bougainvilliers, du nom des appartements d’Avorbam Investissements, filiale de la Caisse des dépôts et consignations (CDC). Cette somme représente plus de deux années de loyers impayés dus par les occupants de ces habitations construites par les soins du gouvernement pour résorber le problème du logement, particulièrement dans la capitale.
Selon le quotidien l’Union de ce mardi 23 mai, 80% des «propriétaires» des appartements des Bougainvilliers ne s’acquittent plus des loyers. Un manque à gagner de la Caisse des dépôts et consignations (CDC) s’élevant à environ 2,5 milliards de francs CFA. Actuellement, seuls 22 «bons payeurs» s’acquittent de leur loyer et s’illustrent en bons élèves.
Pourquoi en est-on arrivé à ce «désastre» ? Notre confrère fait savoir que sur les 220 appartements repartis dans 15 bâtiments, à ce jour, un seul a été acheté «cash» auprès d’Avorbam Investissements pour près de 72 millions de FCFA. Pendant ce temps, le reste a été acquis par des formules de location-vente. Planifiée sur 15 ans, cette location-vente se chiffre entre 350 et 500 000 francs par mois et les appartements ont été attribués aux concernés sur la base des dossiers dument constitués. Le tout assorti d’une caution équivalant à 6 mois de loyers.
À ce jour, la résidence compte 198 appartements occupés en location-vente et la dette relative au loyer s’élèverait à environ 2,5 milliards de FCFA selon notre confrère. La principale raison évoquée pour ne pas s’acquitter de ces montants reste la survenue du Covid-19. Une crise sanitaire ayant ralenti l’activité économique.
Le Quotidien ajoute que face à cette situation, la CDC a été obligée de saisir le parquet pour les mandats d’expulsion des locataires accumulant plus de 2 mois d’impayés. Mais avant cela, des sommations de payer ont été faites à ces indélicats de s’exécute. Le drame est d’autant plus grand que dans cette cité construite pour résorber le problème de logements dans la ville, les acquéreurs sous-louent les appartements et parfois au prix fort à des tiers. Ce qui entraîne tout un désordre allant de la destruction des biens publics à l’absence d’entretien en passant par des loyers non versés à Avorbam Investissements.
Placé sous une entente de location-vente de 15 ans, le contrat entre la filiale de la CDC et les locataires prévoyait le versement d’un loyer mensuel auquel se greffait une quote-part de 10% destinée à assurer les charges liées à l’entretien des espaces communs, au ramassage des ordures ménagères, à la sécurité du site et à la maintenance des équipements. Si l’institution financière a dès le départ toujours respecté sa part du contrat, du côté des locataires, soit environ 80%, ces derniers peinent à respecter leurs obligations.