Plusieurs dizaines de revendeurs dans les kiosques du Pari mutuel urbain gabonais (PMUG) ont manifesté bruyamment leur colère en fin de semaine au siège social de la société à Libreville pour dénoncer des contrats d’esclavage imposés par leur employeur qui leur verse une misère à la place d’un salaire.
Selon plusieurs revendeurs, tous sont liés au PMUG par un contrat de courtage. En gros, ils sont tous des courtiers rémunérés à 4% des recettes réalisées.
Ce contrat serait sans véritables avantages sociaux pour les revendeurs à en croire leurs récriminations.
Les revendeurs du PMUG exercent donc comme dans le cadre d’un métier libéral. A ce titre normalement ils doivent payer eux-mêmes leurs impôts, leurs cotisations à la CNSS et à la CNAMGS sur les sommes perçues.
« Nous n’avons rien. Nous ne bénéficions de rien », a résumé Sylvia Audrey Bounga interrogée par Gabon 1ère la télévision d’Etat.
« Où est-ce qu’on peut aller pour dénoncer ce contrat de quota qui n’est même pas reconnu par le code de travail gabonais », s’est interrogée la jeune femme qui parle un français assez soutenu.
« Nous travaillons 10 ans, 20 ans sans repos. La commission de rémunération du PMUG se fixe à 4%. Depuis 30 ans, elle est à 4% », s’est pour sa part lamenté Aristide Ekouambanguia, un autre revendeur décidé de briser le silence.
Le contrat de courtage imposé à ces hommes et femmes est un « moyen de maintien de servitude », a pour sa part déploré dans un manifeste lu devant le siège social du PMUG par Vinceslace Wora, porte-parole des revendeurs.
Indexée pour traitement social indigne de ses agents qui n’auront aucune retraite après leur carrière, la Direction générale de cette société des jeux de hasard n’a pas encore réagi publiquement.
Un fin connaisseur des pratiques des sociétés occidentales en Afrique craint plutôt qu’au lieu d’ouvrir des négociations, l’entreprise dénoncée se sépare malicieusement des collaborateurs souvent qualifiés de malveillant pour la prospérité du business.
Les revendeurs excédés ont fait appel aux autorités nationales pour que leur statut évolue plus de 30 ans après l’implantation du PMUG au Gabon.
Camille Boussoughou
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